Stéphane a été invité par Joan Pau Cumellas,
il y a quelques années lors du stage de Roses, afin de réaliser une
masterclasse d'harmonica et rythmique. Cette année là je n'était pas
élève à Roses, mais j'ai fait le voyage pour passer la fin de
semaine dans cette ville que j'adore, soutenir les élèves à leur
concert de fin de stage et bien sur faire coucou à Joan Pau et Greg
Zlap. Pas de bol! Si j'avais su j'aurais fait en sorte d'arriver plus
tôt car Stéphane venait tout juste de terminer sa masterclasse à mon
arrivée au théâtre... J'ai vu les mines super réjouies des élèves qui
m'en ont dit le plus grand bien, que j'avais loupé une super
masterclasse etc... La soirée se passait sur une plage à trois
kilomètres de là . Profs et élèves devaient jouer... Nous avons
rapidement fait connaissance avec Stéphane en voiture et dans la
soirée. Joan Pau était un ami commun. Stéphane, qui est français,
vivait depuis plus de 10 ans à Barcelone. Ma vie passée de non résident
puis expatrié, me rendait le personnage d'autant plus intéressant (d'autres points communs).
Il
vit en Espagne, à Barcelone depuis 1995. Comme vous allez le voir,
c'est un harmoniciste intéressé par tous
les styles musicaux, du blues aux musiques latines, au flamenco. Il a
une expérience que je trouve très riche et qui laisse deviner le
potentiel du personnage. C'est également un acteur qui crée les
paysages sonores des spectacles
depuis 14 ans dans la compagnie du "Teatro De los Sentidos". Voilà
encore un entretien que je suis très heureux d'avoir pu réaliser, très
riche d'enseignements et découvertes. Tout le mérite revient en réalité
à Stéphane qui m'a vraiment facilité la tache en se livrant pas mal. Je
l'ai laissé proposer le format de présentation qu'il voulait pour
illustrer, et il souhaitait placer un lien sur chaque document. Pensez
donc à cliquer sur TOUTES les images pour ne rien louper pendant la
lecture.
Sur ce site tous les liens s'ouvrent dans de nouveaux onglets pour ne
pas perdre la page en cours de lecture. J'ai toujours le privilège d'en
être le premier spectateur et croyez le bien, il y a pas mal de trésors
dans ces liens... Suivez ce que fait Stéphane
Laidet ! Il mériterait d'être plus connu, le fait qu'il ne le
soit pas plus reste un mystère pour moi...
Patrice Rayon >
Comment as-tu commencé la musique?
Stéphane Laidet > J'ai
commencé par hasard, ou par synchronicité
comme pour beaucoup d'autres choses. à€ quinze ans, j'étais
devenu
ami avec un harmoniciste
belge; ma sour me demanda un harmonica pour son anniversaire et mon
cousin vint passer ses vacances chez moi, en emmenant ses harmonicas.
Tout cela en l'espace de 2 mois. Il aurait fallu être aveugle pour ne
pas s'intéresser un peu à l'instrument. Je suis ensuite passé de "un
peu" à "passionnément".
Patrice
R. > Tes instruments: Joues tu d'autres instruments ?
Stéphane L. >
Je joue un peu de congas et un peu de bongos. Disons que je connais les
rudiments de la musique afro-cubaine aux percussions, mais je ne suis
pas capable de faire un solo. J'ai appris avec un "Maestro" colombien,
Carlos Salamanca, durant mes quelques années parisiennes. Les musiques
latines sont très riches rythmiquement, mais aussi harmoniquement. Il
s'agit parfois d'un mélange de nostalgie des modes mineurs et de
rythmes dansant. D'où une ambiguà¯té très intéressante, qui permet
beaucoup de nuances. On y retrouve la joie et la tristesse entremêlées,
comme dans la vie... C'est un état proche de la Saudade portugaise ou
brésilienne.
Je joue aussi du saxo alto depuis pas mal d'années, mais j'ai un gros problème avec cet instrument. L'harmonica est devenu pour moi tellement intéressant que le saxophone a perdu son charme. J'ai fini par le laisser franchement de côté. Et j'avoue que même quand je l'entends bien joué, je ne l'apprécie plus autant qu'avant.
Je
programme depuis longtemps la musique sur ordinateur. Depuis
l'époque des
ordinateurs Atari. J'ai produit deux disques de BLACK BAUDELAIRE de
2004 à 2008 plutôt
dans le style rap Hip Hop. Certaines personnes avec qui j'ai enregistré
ou produit ne savent pas que je joue de l'harmonica alors que
c'est mon premier instrument. Je dois dire qu'il me
paraissait difficile à l'époque d'intégrer l'harmonica dans des
productions rap. Avec du recul, aujourd'hui je le vois beaucoup plus
faisable.
La
programmation est une manière de composer très grisante. On peut
faire presque tout mais, par contre, il est trèèès difficile de
faire sonner un ordinateur de manière organique.
Une programmation qui paraisse organique (comme un instrument jouée par
une personne ou comme une voix) demande beaucoup de travail et
de
savoir-faire.
Un
instrument acoustique peut transmettre cette humanité naturellement,
dire plus de choses grâce à sa plus grande expressivité! Et
l'harmonica est particulièrement expressif!
PR > Es-tu
autodidacte ?
SL > Oui et non. Au début,
j'ai appris 2 ou 3 trucs avec mon cousin Fred Brousse de Lyon,
excellent harmoniciste de blues. Ensuite, j'ai reçu des cours pendant
quelques mois de Alain Massé de Rochefort, très bon harmoniciste
absolument passionné qui a été vice-champion du monde dans les années
80 (j'ai découvert à cette
époque avec surprise que l'harmonica avait
ses champions, comme s'il s'agissait d'un sport). Ensuite tout
seul,
comme beaucoup d'autres harmonicistes, pendant les plus de 25 années
suivantes.
(Son
cousin Fred Brousse a assuré le stage de Chateauvieux organisé par
Christophe Minier avec l'association Médiator fin septembre il y a
quelques années... Je pense avec amusement à ceux d'entre vous qui ont
passé cette journée avec lui et son groupe cette fois là ...très bon
souvenir. Le monde est petit et décidément dans la famille, ils
assurent ...)
PR > Des
influences ? Peut-être aussi dans ton entourage proche, familial,
copains...
SL > Je viens d'une petite
famille avec beaucoup de musiciens, arrière grands parents, grand
parents, oncle et cousins. J'ai commencé avec le blues, que j'aime mais
que je n'ai jamais considéré comme ma musique. J'ai de la curiosité
pour beaucoup d'autres musiques et je crois qu'on ne peut pas jouer le
blues comme un touriste, cela nécessite une immersion. Après 30 ans
d'harmonica, c'est une musique que je découvre.
PR > D'où te
vient ton intérêt pour l'harmonica ?
SL > C'est un instrument assez particulier. Il est très
populaire et très humble. Il est très accessible mais
difficile à jouer. Tout le monde en a un mais on est peu à le jouer
vraiment. Plus le temps passe et plus je suis content d'avoir eu la
chance de rencontrer cet instrument. Il a quelque chose d'un peu
magique, il est si petit qu'il disparait quand on le joue !
PR
> As-tu suivi des stages de musique ? Parfois c'est aussi l'occasion
d'en faire découvrir à ceux qui lisent les entretiens...
SL > Je n'en ai jamais
suivi, mais j'ai donné des stages
d'harmonica à Poitiers il y a très longtemps (Cap Rock)
et plus
récemment, une masterclasse durant le stage de Rosas de Joan
Pau Cumellas et Greg Szlap en 2015. C'est une expérience qui m'a
beaucoup plus. J'ai essayé d'y parler de la musique en général et d'un
de ses berceaux, les Caraà¯bes, et d'illustrer comment l'harmonica peut
y trouver sa place.
PR > Tu règles
tes harmonicas ?
SL > Oui, pour les accorder,
pour avoir une meilleure réponse et pour les overnotes.
PR > Tu lis le
solfège ?
SL > Mal et lentement, mais
je le travaille à nouveau depuis peu. Je dois malgré tout dire que je
n'en ai pas souvent eu besoin.
PR > Ton choix de vivre en Espagne, c'était lié à la musique | ||
SL > Je suis arrivé en
Espagne avec COLOR
HUMANO, un groupe qui s'était formé à Paris dans un
squat vers 1995 autour de Jose Capel, le chanteur et qui était composé
de plusieurs fils d'immigrants espagnols et qui partagea quelques
membres avec la Mano Negra et Radio Bemba.
|
||
COLOR HUMANO eût tout de suite pas mal de succès. On a produit 4 albums et tourné pendant 9 ans. Dans tous les recoins d'Espagne, un peu en Europe et pas mal au Mexique. Ce fût un des tous premiers groupes qui créèrent le style musical représentatif de Barcelone de la fin des années 90, appelé « Mestizo ». Ça a été une très belle aventure humaine. J'y ai rencontré un autre de mes "Maestro" dans la personne de José Capel, un poète très engagé et très fédérateur! Une âme d'humaniste. Malheureusement, mon ami José est décédé d'un cancer du poumon le 19 octobre 2017. Il a créé dans sa ville natale, Sète, avant de partir, un très joli festival autour de Georges Brassens appelé "22 v'la Georges". Ils sont enterrés dans le même cimetière. |
PR
> Nombreux sont les artistes musiciens qui avaient une formation
scolaire sans rapport avec la musique à l'origine. C'est ton cas ? Tu
as travaillé dans d'autres domaines avant de te consacrer à la musique ?
SL > Effectivement, j'ai
plutôt suivi une filière scientifique, bac C et un IUT de Génie
Mécanique. Je n'ai jamais travaillé avec ce diplôme mais
l'université et l'école en général enseignent une méthode de
travail qui m'a servi.
PR > A part la
musique, l'harmonica, tu as des passions, des activités préférées ?
D'autres que tu aimerais faire ?
SL > Le théâtre, mais le
théâtre sensoriel du "Teatro de los
Sentidos" avec qui je
travaille. Il s'agit d'un théâtre immersif dans lequel le spectateur
vit l'histoire comme une expérience. Le teatro de Los Sentidos est une
compagnie qui date de plus de 30 ans et qui est née â Bogota, en
Colombie, de la main du directeur Enrique Vargas, qui est
anthropologue. C'est pour le moment, pour moi, la forme d'art qui
touche le plus en profondeur, qui a la plus grande force
transformatrice que je connaisse. Voir une ouvre théâtrale du Teatro De
Los Sentidos, à mon avis, même si ce sont des choses qu'on ne peut pas
comparer, est plus impactant que ce que j'ai pu voir musicalement sur
une scène. J'y travaille en tant qu'acteur, musicien, compositeur
et responsable des paysages sonores.
PR > Tu as eu
des références prédominantes côté harmonicistes, autre musiciens
(groupes etc...) ?
SL > Pour parler des
harmonicistes français, une grande référence pour moi est Vincent
Bucher: Un explorateur!! JJ Milteau aussi puisqu'il a marqué toute
notre génération (et plus).
Little Walter, Howard Levy, que j'ai découvert à travers Rabi Abou
Khalil. Mais je n'ai
jamais trop écouté d'autres harmonicistes car je suis intéressé par la
musique en général plus que par l'instrument. La musique peut être
jouée ou non par un harmonica, du moment qu'elle raconte
quelque chose.
PR > Tu as joué
avec un ou plusieurs groupes ?
SL > J'ai travaillé avec
beaucoup de groupes mais ceux avec qui j'ai joué vraiment (7 ans, 10 ans
et 7 ans) sont BONANA, COLOR HUMANO et BLACK BAUDELAIRE.
D'abord j'ai rencontré Laurent Girard (L'Oranger) à la naissance de
BONANA. On a joué ensemble pendant
7 ans dans toute la France, sur la
route de 1988 à 1995. J'ai appris le métier, avec Laurent. C'est un
autre de mes "Maestro" et un grand connaisseur de la musique en général
et de la musique noire en particulier. BONANA est ma première vraie
expérience professionnelle de musicien. On a produit plusieurs disques
et
j'ai découvert d'autres manières de placer l'harmonica dans la musique:
comme un
clavier, comme une section de cuivres ou comme un soliste.
Ensuite j'ai rencontré Jose Capel lorsque
COLOR HUMANO s'est formé
(J'en parle plus haut).
Plus tard, nous avons fondé, avec Babacar Gaye le groupe rap BLACK BAUDELAIRE
avec lequel nous avons joué un peu partout en Europe et au Sénégal. On
a enregistré 2 disques, le dernier à Dakar. Une belle aventure humaine...
Et en ce moment, je joue dans plusieurs projets :
Je joue avec LOOPINI MOOD: un duo avec une chanteuse napolitaine. On joue tout à travers une Loop Station. Je joue de l'harmonica basse et de l'harmonica accords ainsi que le diatonique et un peu de percussion, elle chante, joue guitare et trombone.
Nous avons monté un duo flamenco, STEPHANE LAIDET & PACO BASTIDA avec mon ami guitariste Paco.
Nous
accompagnons aussi tous les deux Chico Ocaà±a, "cantaor" flamenco qui
chante aussi dans "Martires del Compas".
Et puis je fais du blues électrique avec LEO CAYUELA &
STEPHANE LAIDET. Léo est un bluesman vénézuélien. Il joue avec les
"cigar box guitars" qu'il fabrique.
J'ai décidé aussi d'enregistrer un disque avec certains des morceaux que j'ai composés pour la compagnie du Teatro de Los sentidos, quelques-uns de ceux que j'ai créé en explorant et en jouant avec les possibilités des positions moins habituelles comme la 6ème, la 7ème et la 8ème, surtout des morceaux qui me plaisent. Même en explorant, j'ai cherché avant tout l'expressivité, pas la technique. C'est un disque de musiques et c'est joué avec des harmonicas. Des harmonicas mais aussi contrebasse, guitare classique et flamenca, violon etc... Je l'ai enregistré mais il me reste encore un travail d'arrangements à faire et surtout à le mixer. Je ne sais pas encore quand je pourrai le sortir. Si je trouve l'argent pour le mixer, il sortira cette année...
Un petit
échantillon : Melocoton
PR > Tu joues
seulement du diatonique côté harmonica ?
SL > Je joue quand je le
peux sur des harmonicas diatoniques de la marque Yonberg, marque
française. Je suis en relation avec eux depuis un an
mais j'ai été très surpris de la grande qualité des harmos qu'ils
fabriquent et de leur disponibilité. Je signe un contrat avec eux au
mois de mars.
J'utilise aussi l'harmonica accords (Hohner 267/ 48 chords) et un
harmonica basse (Hohner
268/78 extended bass).
Ce sont des instruments qui datent des années 70 et qui me permettent
de composer avec un ordinateur comme je le faisais auparavant en
programmant, mais avec une qualité
analogique, pour faire la basse ou les accords. J'ai même utilisé
l'harmonica basse pour un remix d'un groupe afrobeat / funk et ça
marche très bien!
PR
> Que penses-tu de l'évolution de l'harmonica en tant que instrument
et aussi des techniques de jeu... par exemple l'engouement pour les
overnotes au diatonique...
SL > Je pense qu'on vit un
moment très intéressant pour l'instrument. C'est comme une carte sur
laquelle il reste des espaces blancs, des terres à découvrir!
Passionnant, ça vaut la peine de monter sur un bateau et partir en
voyage d'exploration musicale. Même si finalement on ne découvre rien,
ça en vaut la peine! Cet instrument tout petit cache des territoires
insoupçonnés!
PR
> T'intéresses-tu beaucoup à tout ce qui est effets, amplis, micros?
Tu veux bien nous dire ce que tu utilises habituellement comme matériel
?
SL > Je m'y suis intéressé à
l'époque de BONANA et COLOR HUMANO surtout, avec qui je faisais des
scènes assez grandes toutes les semaines pendant 10 ans. Et en live,
c'était assez différent des disques, c'était très rock et même parfois
punk. Donc je cherchais un gros son et j'utilisais des amplis
assez puissants et presque toujours de basse (Peavey TNT 300, Marshall
JMP) avec pédale de disto.
Maintenant, je joue plus souvent acoustique, mais cela dépend du
style...
PR > Tu donnes
des cours d'harmonica ?
SL > Je donne des cours
d'harmonica. Tout est expliqué sur ma page web:
Pour les
élèves français ou du moins non espagnols, je propose parfois
la formule suivante: ils viennent à Barcelone une fin de semaine, logés
chez moi et on fait 8 ou 10 heures d'harmo répartis sur le vendredi
soir, le
samedi et le dimanche matin. ou bien sur le samedi et le dimanche. Une
sorte de forfait qui leur permet aussi de faire un peu de tourisme.
PR > Tu as des
styles de musique préférés ?
SL > Les musiques latines en
général, Boléro, son montuno, vallenato colombien, et aussi espagnoles,
comme le flamenco, auquel je me dédie tout particulièrement en ce
moment, la musique africaine en général, le blues électrique de
Chicago, le funk et la soul music, le hip hop, la valse...
PR > On est
souvent tenté de classer ou cantonner les musiciens dans des styles... Et
toi ?
SL > Pas vraiment possible
parce que je n'ai pas une préférence musicale pour un genre particulier
et aussi parce que au fil des années les goûts changent.
PR > Je vois
que tu as fait plein de tournées dans le monde... Tu as l'air super
actif, et pas forcément uniquement pour des concerts, mais aussi des
interventions au théâtre ! Tu as des projets en cours ? Pas forcément
liés à l'harmonica...
SL
> Effectivement, je travaille dans une compagnie de théâtre
(el Teatro De Los Sentidos)
depuis 14 ans comme acteur, technicien de son, je crée les paysages
sonores des spectacles, je compose et joue. Avec cette compagnie, j'ai
eu la chance de participer à beaucoup de festivals de théâtre à travers
le monde, de l'Australie, au Japon, en passant par Singapour,
l'Amérique du sud, l'Amérique centrale, les USA etc.... La
plupart du temps en jouant de la musique pendant les pièces et en
nous organisant des petits concerts partout où on passe. Comme
continent, Il me manque le pôle sud
Et lorsque les tournées sont seulement théâtrales, je m'échappe
en faisant tous les boeufs possibles dans les environs. C'est
intéressant! Les règles pour aller faire un jam à Anvers ne sont
pas les mêmes qu'à Copenhague! Les habitudes et l'approche de la
musique diffèrent. Le matériel, la musicalité. à€ Melbourne, par
exemple, il y avait un ampli réservé seulement pour les harmonicistes,
et si tu n'as pas amené de micro, Roger Nelson, de Kingtone mics ouvre
une mallette avec 10 micros de rêve de toutes les années et couleurs et
te dis : Make your choice ! A Copenhague, dans un cercle bluegrass,
chacun prend un solo à son tour sans ordre apparent jusqu'à ce que tu
réalises qu'un des vieux messieurs, le petit avec le banjo, te fait un
clin d'oil et les 20 autres musiciens te regardent et c'est à toi de
faire le solo. S'il répète le clin d'oil, tu dois faire un deuxième
tour...