Patrice Rayon >
Comment as-tu commencé la
musique?
Guillaume Robin > J'étais
attiré par la musique depuis ma plus tendre enfance mais j'ai
réellement débuté l'apprentissage musical via l'harmonica diatonique
vers 12-13 ans de manière autodidacte. J'étais alors en sport-études
tennis de table et j'avais besoin de moments d'évasion en dehors de ma
scolarité et du sport.
PR > Des influences ? Peut être aussi dans
ton entourage proche, familial, copains...
GR > Même si je n'étais pas
dans une famille de musiciens, mon père, sans le savoir vraiment, a eu
une influence indiscutable sur ma culture musicale. Il écoutait
énormément de musiques des années 50', 60' et 70' sur 33 tours. J'ai
donc écouté beaucoup d'artistes de ces époques durant mon enfance. A la
maison nous passions aisément de la musique classique à la soul des
années 70', du blues des années 50' aux artistes français des années
60', etc. Mozart, Saint Saens, les chants grégoriens, Vivaldi, Bob
Marley, Otis Redding, Les Shadows, Them et Van Morrison, The Animals,
Charles Aznavour, les Rolling Stones, Pink Floyd et j'en passe, sont
des artistes qui ont autant ponctué mon enfance des années 80 ' que les
artistes à la mode à l'époque.
PR > D’où te vient ton intérêt pour
l’harmonica…
GR > Mon intérêt est le
fruit du pur hasard. Ma rencontre avec l'harmo est banale. Comme je
l'ai précisé plus haut, vers 12-13 ans je voulais pratiquer un
instrument mais je n'avais pas trop de temps avec le sport. Je me suis
retrouvé avec une méthode d'harmo de JJ Milteau dans une main et un
Marine Band dans l'autre. J'ai dà insister un peu plus que la majorité
des débutants. J'ai très vite aimé ce rapport intimiste et personnel
avec l'harmo. C'était d'abord une pratique purement égoïste pour me
retrouver seul et tranquille
PR > Harmoniciste
c'est une activité en plus de ton travail? Mais ton travail est aussi
dans le domaine artistique ? Tu veux nous en parler ?
GR >
Je ne dirais pas cela
comme ça. J'ai toujours considéré avoir deux activités professionnelles
pour lesquelles, en général, je suis rémunéré. Je suis artiste et
programmateur (musique, danse, jeune public, arts croisés, humour,
théâtre, etc) pour le Théâtre Saint-Louis de l'agglomération du
Choletais.
La seconde activité a pris le dessus en termes de temps
passé et de responsabilités mais je continue à jouer beaucoup...
paradoxalement peut-être plus qu'avant d'ailleurs. C'est une question
d'organisation et de gestion de planning. C'est purement français de
considérer que l'on ne peut avoir qu'un métier à la fois pour être
reconnu comme professionnel. J'entends parfois la remarque qui consiste
à dire que si tu ne fais pas uniquement de la musique pour vivre, tu
n’es pas un musicien professionnel. Je suis évidemment en total
désaccord avec cette position. C'est ridicule et infondé. D'ailleurs
les personnes qui avancent ce point de vue le font souvent pour
valoriser et défendre leur unique activité musicale. Allez demander aux
américains qui ont une activité alimentaire en journée et qui joue le
soir s'ils ne se considèrent pas comme des musiciens pro ? En France,
beaucoup d'artistes ont une autre activité pour survivre et la cachent
pensant que cela discréditerait le côté pro de leur activité musicale.
C'est vraiment un problème franco-français et sociétal.
Personnellement, mes activités sont utiles l'une pour l'autre
puisqu'elles concernent un même secteur. C'est très complémentaire
d'être des deux côtés et cela m'enrichit. Du coup, je pense être
assez bien connecté à la réalité du secteur du point de vue " artiste "
et du point de vue " organisateur ". Ce n'est pas forcément rassurant
en cette période compliquée...
PR >
Nombreux sont les
artistes musiciens qui avaient une formation scolaire sans rapport avec
la musique à l'origine. C'est ton cas ? Tu as travaillé dans
d'autres domaines avant ?
GR > Je suis titulaire d'une
maîtrise d'histoire contemporaine. J'ai ensuite passé un Diplôme
Universitaire de " Médiation culturelle et patrimoine artistique " pour
travailler dans le secteur culturel. Le rapport avec le secteur
culturel est assez flagrant sur la fin de mon cursus universitaire
sachant que j'ai aussi eu des cours d'histoire de la musique. J'ai aussi été enseignant en géographie
économique et culture générale pendant deux ans auprès de BTS en
Commerce International. J'ai
adoré ma vie d'étudiant sur Angers. J'avais le temps de pratiquer
l'harmo. J'ai longtemps été correspondant aussi pour la Presse
Quotidienne Régionale (sport et culture).
PR > A part la musique, l'harmonica, tu as
des passions, des activités préférées ? D'autres que tu aimerais faire
?
GR > Des passions assez
classiques comme la lecture quand j'ai un peu de temps, le sport le
plus régulièrement possible (VTT/course), les amis et puis consacrer du
temps à ma petite famille.
PR > Tu
n’as pas cité le tennis de table ? … Pourtant je sais que c’est un
intérêt commun que tu as avec Sébastien Charlier ! Je vous imagine à
jouer ensemble aussi bien sur scène, sinon au tennis de table ?…
GR > J'ai pratiqué le Tennis
de Table durant une bonne quinzaine d'années dont certaines en sport
études à un niveau assez élevé (championnat de France individuel et par
équipe). Après le Bac, mon intérêt s'est estompé sachant que les
contraintes étaient assez lourdes pour se maintenir à un certain
niveau. De plus, je me défendais bien mais il me manquait probablement
le petit " plus " pour faire carrière. Et puis la musique (dont
l'harmo) prenait de l'importance. Je ne pratique plus ce sport
aujourd'hui. C'est en effet un point commun avec Sébastien Charlier qui
pratique peut-être toujours aujourd'hui? Pour avoir échangé avec lui
lors de notre rencontre, il jouait aussi à un niveau très intéressant.
C'est curieux ce parcours parallèle et cet intérêt similaire pour le
tennis de table et l'harmo sachant de surcroît que l'on doit être du
même âge à un an près. Je ne prétendrais pas avoir sa virtuosité à
l'harmo et pour le tennis de table, nous ne nous sommes jamais
rencontrés.
PR > Tu as eu des références prédominantes
côté harmonicistes, autre musiciens (groupes etc...) ?
GR >
J'ai découvert le blues
grâce à l'harmonica et une méthode de JJ Milteau. J'ai très longtemps
étudié l'histoire du blues. Mon cursus en fac d'histoire m'y a incité.
Forcément mes références premières côté harmonicistes vont tourner
autour de ce style. Sonny Terry, Sonny Boy Williamson II, Little
Walter, Georges Smith, Paul Butterfield, Big Walter Horton... J'ai eu
aussi un faible pour Magic Dick et une curiosité pour l'artiste dans
son ensemble qu'est John Popper.
Je n'oublierai évidemment pas JJ
Milteau qui est un peu responsable/initiateur de ma passion pour
l'harmo. Aujourd'hui c'est l'univers d'un harmoniciste qui m'intéresse
bien plus que sa technicité qui, pour moi, n'a aucune utilité seule.
C'est de l'ordre du ressenti mais il faut que cela respire, que cela
vive. On est pile dans l'artistique et je pense que cela à un lien avec
ma recherche quand j'endosse mon rôle de programmateur. Pour illustrer
ce que je viens de dire, un harmoniciste-chanteur que j'apprécie
particulièrement aujourd'hui est Son of Dave. L'harmo sert son univers
foisonnant sans excès, juste comme il faut. C'est un tout. Ca sonne et
en live, c'est quelque chose. J'aime beaucoup aussi l'approche musicale
de Charles Pasi. Il a indéniablement du talent et fait preuve de
créativité dans un style
que j'apprécie. Pour moi et peut-être sans
qu'il ne s'en rende compte, il fait beaucoup de bien à notre instrument
sans que cela soit démonstratif. L'harmo prend juste sa place
comme il faut. C'est ce qui me plait et que, parfois, certains
harmonicistes oublient. Je
ne sais pas si je suis bien clair.
Côté autres musiciens ou groupes, j'écoute beaucoup de choses et je
vais à de nombreux concerts dans des styles très variés grâce à mon
activité de programmateur. Je suis assez ouvert et en citer
quelques-uns serait forcément très réducteur. Aujourd’hui, j'écoute
moins de blues et d'harmonica. Je porte aussi une oreille très
attentive aux artistes rangés dans le large tiroir des Musiques
Actuelles/Underground (Ben Howard, Agnès Obel, Sia, The DO, Patrick
Watson, Camille, Moriarty, Bernhoft, Selah Sue, Cats on Trees, Hugh
Coltman...etc).
PR > Son
of Dave. J’aime beaucoup aussi. Je l’ai vu deux fois en concert dont
une
en plein air à Vincennes. Tu n’as pas été tenté d’essayer le beat
box? Il assure bien dans ce domaine aussi, et pour les bruitages avec
l’harmonica.
GR > J'essaie de temps en
temps. J'aime ce rapport assez primaire à l'harmo avec les bruitages,
le beat box. Cela me fait penser un peu par exemple à Sonny Terry
et ses imitations de chasse. J'ai un projet solo en gestation dans
lequel j'aimerais apporter cette touche là. Un jour peut-être...
PR > Es-tu autodidacte ?
GR > Je suis un complet
autodidacte. Je n'ai jamais pris de cours d'harmonica.
PR >
As-tu suivi des stages de
musique ? Parfois c'est aussi l'occasion d'en faire découvrir à ceux
qui lisent les entretiens...
GR > Non aucun
PR > Tu as joué avec un ou plusieurs
groupes? Toujours blues?
GR >
J'ai joué dans un
groupe de hard-rock/métal éphémère à mes débuts.
J'ai fait partie d'une compagnie qui montait
des comédies musicales
dans le grand ouest. Moi, modeste
harmoniciste, je découvrais un
univers bien loin du mien. Au début, j'ai été engagé au pied levé suite
au désistement du guitariste et pour l'originalité de l'instrument.
J'ai donc participé à une première comédie musicale comme musicien puis
les deux suivantes comme chanteur-acteur et musicien. Ce fut une
expérience collective très marquante. Je me suis ouvert musicalement et
j'ai commencé à regarder la scène comme un tout sans me river sur mon
instrument. Le travail avec un metteur
en scène me fut très profitable
pour la suite. L'harmo était un simple ingrédient parmi beaucoup
d'autres. Travailler avec des acteurs, des danseurs, des chanteurs, un
metteur en scène, un scénographe, une habilleuse,... bref au sein d'une
troupe change votre rapport à l'instrument et le certain nombrilisme
qui peut en ressortir.
J'ai joué aussi dans 2 groupes de reprises plutôt rock-folk.
Aujourd'hui, je suis avant tout chanteur-harmoniciste au sein du groupe
Mister Joss (blues tendant vers la soul, le rock et le funk) même si je
fais quelques interventions en marge sur d'autres projets ou pour
d'autres artistes.
PR > Tu ne joues pas d'autres familles
d'harmonica que le diatonique ?
GR > Je joue un peu de
chromatique et du trémolo.
PR > Joues-tu d'autres instruments ?
GR > Je joue aussi des
percussions, du clavier, de la cigar box. Le chant est aussi pour moi
un instrument à part entière.
PR >
Je pense que le chant est
certainement plus difficile. On n’est pas planqué derrière un
instrument. Et ne dit on pas que l’harmonica est une prolongation de la
voix? Je connais des personnes qui jouent du cigar box, et
souvent il leur prend l’envie de se le fabriquer…pas toi? En passant un
magasin en vend juste à côté de Major Pigalle…
GR > Oui nous pouvons dire
que l'harmo est une prolongation à la limite près que la justesse de la
note est parfois plus facile à obtenir qu'avec la voix seule. C'est la
lamelle de notre instrument qui fait le travail à ce niveau. Me
concernant, la mise en danger est plus flagrante avec le chant.
Il y a moins de retranchement possible. Je le vie vraiment comme
une mise à nu.
Fabriquer ma Cigar Box ? Oh que non ! Je ne suis pas un passionné du
bricolage. Déjà que le réglage et l'entretien de mes harmos sont des
corvées pour moi alors passer à la menuiserie...
PR >
Que penses tu de
l'évolution de l'harmonica en tant que instrument et aussi des
techniques de jeu... par exemple l'engouement pour les overnotes au
diatonique...
GR > Vaste
question. On ne peut que reconnaître l'évolution dans le
bon sens de l'harmonica et de son " petit "monde depuis les années 50'
jusqu'à nos jours. Des contributeurs professionnels ou passionnés ainsi
que l'arrivée du web ont aidé à considérer l'harmo comme un instrument
à part entière et à le développer. On ne peut s'en plaindre. Il a une
place bien à lui et se regarde peut-être un peu moins comme un jouet
qu'auparavant. Les innovations sont nombreuses. Parfois, elles méritent
de s'y attarder et parfois pas. C'est normal. L'important est que
chacun s'y retrouve. Pour être sincère, je m'y perds un peu parfois et
souvent dans ces cas là, je reviens à l'essentiel : jouer. Peu importe
le matériel utilisé du moment qu'il sonne.
L'engouement pour les overnotes, je le comprends et j'en ai profité. Je
m'en sers régulièrement depuis 2009 mais avec parcimonie. Je ne suis
pas un adepte de la démultiplication de l'overnote.
Personnellement, j'ai la sensation que cela peu rapidement
dénaturer l'instrument au point de perdre tout son charme et sa
singularité. C'est juste un ressenti personnel et une affaire de goàt.
C'est aussi probablement lié à mon style de jeu et de répertoire.
PR > Tu proposes des cours d'harmonicas?
Des élèves de la région ?
GR > Je n'ai plus le temps
de proposer des cours. Je fais parfois des journées d'initiation ou de
perfectionnement dans ma région. Je ne suis pas certain d'être un bon
pédagogue. J'en doute toujours... mais le doute est un très bon
exercice.
PR >
Cependant dans ton coin,
ce n'est pas si facile de trouver un professeur. Rien ne t’oblige à
donner des cours réguliers; si ça peut aider quelqu’un à démarrer ça
peut être très ponctuel?…
GR > C'est vrai. D'ailleurs
lorsque l'on me demande, je refuse rarement si je trouve un créneau.
Avis aux amateurs sachant que mon approche est vraiment liée au
ressenti. L'aspect théorique est plutôt secondaire chez moi même s'il
est un passage obligé.
PR >
Tu t'intéresses beaucoup
à tout ce qui est effets, amplis, micros. Tu veux bien nous dire ce que
tu utilises habituellement comme matériel ?
GR > Je ne suis pas un
collectionneur mais, en 25 ans d'utilisation et selon les projets, j'ai
testé beaucoup de configurations. Du micro casque des comédies
musicales aux divers amplis en passant par le pré-amp en direct
console, je n'ai jamais arrêté de changer et de revenir sur des config
antérieures en les améliorant. J'imagine que chaque harmoniciste à ce
type de comportement qui consiste à jouer assez léger à ses débuts au
niveau matériel puis à rechercher « Le » son amplifié (souvent
introuvable tellement notre perception idéalise cette recherche) en
accumulant effets, amplis,... Puis à revenir à des configurations plus
simples. Un espèce de continuel va et vient.
Aujourd'hui, j'utilise un micro de chant posé sur pied ou tenu en mains
pour les choses plus électro-acoustiques. Avec un groupe comme Mister
Joss, j'utilise un ampli (fender blues junior, bassman, super reverb)
selon les lieux et avec un micro vintage et sa capsule ancienne
(Turner, Astatic,...). Il m'arrive d'utiliser quelques effets
complémentaires comme Le Delay, Le flanger, etc.
PR > Tu sais lire le solfège?
GR > Je me suis mis au
solfège bien après avoir maîtrisé les rudiments de l'harmo. J'avais
besoin de mieux comprendre/appréhender l'écriture musicale. Je m'en
sers peu lorsque je compose seul ou en groupe.
PR >
Je t’ai rencontré à
Bégrolles en Mauges, mais je ne te vois pas dans les rencontres autour
de l'harmonica: Festivals,
stages. C'est plus une question
de manque
de temps ? Ca ne te tente pas ? C'est
un autre bon moyen de faire des
contacts, se faire connaître de ceux qui parlent harmonica...
GR > Le manque de temps est
ma première explication valable. Lorsque je ne suis pas en concert
moi-même, j'accueille des artistes au Théâtre ou je me déplace voir des
spectacles en soirée. Le peu de temps qu'il me reste, je le consacre à
ma famille et mes amis.
Pour être honnête, les rencontres
autour de l'harmonica ne sont pas une
priorité dans ma démarche musicale. J'aimerais probablement y
participer à petite dose. Attention, j'admire et respecte
énormément les passionnés de l'instrument qui fréquentent ces
rendez-vous importants pour notre communauté d'harmonicistes. Je pense
juste que je l'ai été mais, aujourd'hui, mes intérêts premiers ont
changés ou évolués. Ma démarche n'est pas axée sur l'instrument en tant
que tel même si mon histoire avec l'harmo relève quelque part de
l'intime. Il est avant tout pour moi un moyen de m'exprimer, de
partager, de rencontrer, de créer avec d'autres musiciens. Je rejoins
totalement JJ Milteau lorsqu'il le compare à une clé pour ouvrir des
portes et croiser la route d'autres musiciens.
PR > Tu as fais combien de CD ?
GR > J'ai fait deux CD en
mon nom, un CD avec la Compagnie Nuits Blanches pour l'opéra-rock "
Faust " et deux albums avec Mister Joss " So Expected " et " Five
".
PR >
T’arrives-t’il de
participer à des CD d'autres groupes ? Faire du studio aussi ?
GR > J'ai enregistré en
studio pour plusieurs artistes aux styles variés.
Les principaux sont : Christine Hélya (chanson
française), Danielle
Mainville (chanson
québécoise), Thierry Jamard (chanson
française),
Laurent Deschamps (chanson pour
enfants), Conduite d'airs (jazz),
le
Bruit qui pense (nouvelle
chanson française), Guimoï (electro).
J'ai signé la bande instrumentale de " La dépouille de Narcisse " pour
la Cie de danse Sébastien Perrault (ex-Pietragalla).
Une expérience
originale et très enrichissante.
Je devrais avoir d'autres collaborations à venir.
PR > Peux-tu
nous parler de ton nouveau CD ? Même entrer dans les détails des
morceaux si chacun à une histoire. Parfois on fait un morceau pour une
raison donnée.
GR > Mister Joss est un
groupe à tendance blues qui existe depuis 2006 sous sa forme actuelle.
Nous sommes un combo de cinq musiciens : Joël Sicard (guitare et voix
lead), Olivier Delafuys (claviers), Samuel Tricot (basse) et Stéphane
Tricot (batterie) et moi-même (harmonicas et voix lead)
Après un premier album qui a reçu de bons retours (So Expected - 2011),
nous avons décidé de nous consacrer au travail scénique tout en y
intégrant progressivement de nouvelles compositions. Logiquement,
l'envie de proposer un opus illustrant la suite de l'aventure Mister
Joss et son évolution musicale s'est imposée. Nous recherchions avant
tout la qualité et l'homogénéité, l'histoire de bien dépeindre ou nous
en sommes artistiquement. Nous avons donc choisi de sortir un 5 titres.
Le CD étant plutôt un objet de Com pour relancer de l'activité qu'un
objet de vente et rentable économiquement, ce format nous semblait plus
adapté à notre démarche. Nous avons décidé de l'appeler simplement Five.
Five comme 5 titres mais surtout Five comme 5 artistes proposant un EP
construit collectivement et marquant une évolution sensible vers un
blues plus soul, funk et rock. Comme pour le live, l'intention première
est de mettre en lumière cette cohésion de groupe et ce bonheur intense
de jouer notre musique. Mister Joss est un groupe d'aujourd'hui,
moderne, et avant tout un groupe de scène. J'aime l'esprit de ce
groupe. Nous travaillons toujours ensemble et personne n'essaie de
tirer la couverture à soi. Je pense que cela explique notre longévité.
Je suis très fier d'en faire partie.
PR > L’acronyme EP c’est pour ?
GR > Un LP (long play) est
un album classique entre 8 et 12 titres ou +. L'EP est un CD faisant
entre 4 et 6 titres qui se situe donc entre le SP (single Play – 2
titres) et le LP cité plus haut.
PR >
Si tu me permets, votre
longévité j’aurais aussi tendance à l’expliquer parce que vous êtes
tous de très bons musiciens. J’ai vraiment été séduit quand je vous ai
vu en vrai… Mais vous jouez surtout dans l’ouest ?
GR > Merci du compliment que
mes collègues sauront apprécier. Nous évitons d'analyser notre degré de
compétence . Il est certain que le " Live "
étant très
important pour nous, nous essayons d'être les plus affàtés possibles.
C'est le fruit d'un travail collectif, d'une bonne ambiance et d'une
envie commune. Il paraît que le groupe est assez énergique dans son
ensemble. En effet, nous jouons surtout dans le grand ouest mais
j'espère bien qu'avec la sortie de ce CD et les concerts à venir, les
choses vont se décanter. A priori, cela en prend le chemin.
PR > On est souvent tenté de classer ou
cantonner les musiciens dans des styles… Et toi ?
GR > Pas évident. Au delà de
mes escapades dans la musique traditionnelle québécoise, le jazz, la
chanson française ou encore l'électro, j'ai un socle plutôt ancré dans
le blues au départ. J'ai appris et développé l'harmo via le Blues et
plus tard je m'en suis sciemment éloigné pour mieux y revenir. Pour un
instrumentiste, il est très important de s'ouvrir et de sortir de son
instrument. Je trouve cela essentiel.
PR > Tu as des projets en cours ? Pas
forcément liés à l'harmonica...
GR > Continuer le mieux
possible en parallèle mes deux activités professionnelles.
Du côté musical, ma priorité est le live. J'espère donc que Mister Joss
pourra arpenter de belles scènes dans les temps à venir et défendre ce
deuxième CD. Nous travaillons déjà sur de nouvelles compositions
et qui sait, un autre CD en 2016 ou plutôt 2017. J'ai aussi un projet
en solo que j'essaie de travailler régulièrement mais le temps me
manque. Enfin, je devrais intervenir en studio pour quelques artistes
du grand ouest en 2015/2016.
PR > Merci Guillaume pour ton entretien. Bravo encore pour le dernier CD de votre groupe Mister Joss...Vivement que tes projets scéniques sur de plus en plus de belles scènes se réalisent partout en France, et à l'étranger...
Guillaume Robin: http://g.robin.lesite.free.fr/
Mister Joss:
http://misterjoss.fr/